Au gré des rencontres 1/3

En 1992, 93,94, j’ai édité en bronze numéroté, hauteur 40 cm, chacune des sculptures qui se trouvent sur les ponts de l’A16 entre Boulogne et Calais.

En me servant des gabarits en bristol conçus en même temps que les maquettes originelles, mon assistant et moi découpions de fines plaques de cire d’abeille que nous soudions entre elles avec un couteau chauffé sur une flamme.
Selon la méthode classique dite de la coulée à la cire perdue, ces sculptures de cire recevaient par soudure des baguettes de cire destinées à devenir des canalisations d’arrivée du bronze et d’évacuation des gaz.
Un moule en plâtre réfractaire était coulé autour de ces cires puis cuit à 800 degrés. La cire détruite par cette cuisson laissait libres des cavités qui étaient remplies de bronze coulé à 1200 degrés.
Pour finir, les 'canalisations', appelées jets et évents, remplies de bronze étaient éliminées par sciage et ciselure. Une patine était ensuite réalisée.
La finesse des plaques constituant ces sculptures rendait leur réalisation très délicate.

Ces bronzes ont été exposés à la Galerie Carlier au Touquet ainsi qu’à la Galerie Régis Dorval à Lille.

Ci-dessus, la maquette au 1/10 en cire et PVC et la sculpture en cours de réalisation. Mon assistant Ludovic Lucien réalise une soudure de finition sur la silhouette en acier avant qu’elle soit peinte.

Ci dessus, la sculpture « A HERVE » telle qu’elle était installée lors de son inauguration en 1992.
Louis-Auguste-Florimond Ronger dit Hervé est un compositeur ami et rival de Jacques Offenbach. Il est né en 1825 à Houdain dans le pas de Calais.
Ce portrait en pied se trouve sur un carrefour à l’une des entrées de sa ville natale.
Afin qu’il soit intéressant, autant pour les automobilistes qui le voient de loin furtivement que pour les piétons qui s’en approchent, j’ai choisi de modeler un visage coulé en bronze et de l’intégrer à une silhouette d’acier laqué.
Depuis son installation, le carrefour a été remanié pour donner plus de place aux voitures. Initialement posée sur une pelouse bien proportionnée, cette sculpture est aujourd’hui intégrée à un très petit jardin…

En 1993, la récession traversait l’atlantique et arrivait en France. Cette période n’était pas propice à l’installation de sculptures sur la voie publique… En attendant la reprise, j’ai fait des maquettes sur le thème qui occupait toutes les têtes y compris la mienne : « Le TRAVAIL »

Cette « tour » intitulée « TRAVAIL » est constituée de silhouettes grandeur nature en acier laqué. Je la destinais à un giratoire donnant accès à une zone d’activité tertiaire située à la périphérie de Cambrai dans le Nord.

« LES PECHEURS ». Cette sculpture en acier laqué d’environ 5 m de haut était destinée au quai d’Etaples, dans le cadre des projets d’aménagements pour développer l’activité touristique.

J’ai proposé cette « FLEUR DE JARDINIER » Acier laqué, 2 m de haut pour un giratoire du Touquet.

« L’HOMME ET SON DOSSIER » découlait des débats ambiants autour de la déshumanisation du travail et de la pression au travail.

«LE CHANTIER HABITÉ » en hommage aux maçons, architectes et techniciens du bâtiment… habités par leur travail.

 

En reprenant la silhouette constituant la tour « TRAVAIL » décrite plus haut, j’ai conçu ce mobilier en acier laqué, cuir et verre, pour Maitre Lamoitier, avocat au barreau de Lille.

En 1994 mes rencontres m’ont donné l’occasion de concevoir des sculptures à l’échelle de jardins particuliers.

J’ai fait plusieurs sculptures intitulées « LE JARDINIER » comme ci-contre. Acier laqué hauteur environ 3 m.

 

 

« PANNE D’ASCENSEUR » Ce jour là, tout le monde se rencontre dans l’escalier.  Acier laqué hauteur 2,5 m.

En 1994, la municipalité de Blankenberge en Belgique m’a consulté au sujet d’une cheminée technique posant un problème esthétique en front de mer, devant la façade du casino récemment refaite.
J’ai proposé de peindre le béton et de l’enfermer dans cette boite en acier de 17m de haut.
« SIGNES DE VIE » tantôt dans le flot des estivants, tantôt offerte aux rêveries hivernales du promeneur solitaire, était destinée à évoquer les vies intimes de la cité.

A la veille de la signature, ce projet a été victime de la non-réélection de l’équipe municipale. Il est resté à l’échelle de la maquette au 1/10.

Dans le cadre d’important travaux urbanistiques, la municipalité de Marignane m’a passé commande en 1994 de « VOYAGE AÉRIEN » et « PLAISIR DANS LE VENT », au vu de mes maquettes ci-dessous et de mes dessins d’aménagement des giratoires.

Ci-dessus « VOYAGE AÉRIEN » en cours de réalisation à Sorrus.
En 1995 comme prévu, je me suis déclaré prêt à livrer les deux sculptures, mais la nouvelle municipalité FN s’est opposée à leur transport et à leur installation.
Finalement, après que le tribunal administratif ait statué, j’ai scellé à la date prévue « Voyage aérien » sur le giratoire qui avait été aménagé pour l’accueillir.

Par contre, « Plaisir dans le vent » était destinée contractuellement à un giratoire constitué d’une dalle rendue brillante par un très fin filme d’eau. Lors de sa livraison, le giratoire qui lui était destiné n’était ‘pas encore réalisé’ ; elle fut remisée dans un hangar municipal ‘en attendant’ et j’ai appris plusieurs années plus tard qu’elle ‘trônait’ bêtement installée sur un massif de fleurs du côté de la base de voile…

En 1995 à la demande de Monsieur le Curé de Lillers (62), j’ai conçu et réalisé en résine un autel et un ambon. Concevoir ces boites simplement ajourées par des découpes et les intégrer dans cette église romane non historiée, constituait une expérience intéressante autant sur le plan esthétique que technique. Ma motivation n’était pas la religion car j'ai toujours été très critique vis-à-vis de l’ensemble des religions. Ceci ne m’empêche pas d’être sensible aux architectures et autres productions artistiques religieuses.

En 1995 j’ai conçu « CAMPUS » pour un giratoire d’Arras donnant accès au quartier universitaire.
Huit mètres de haut, acier laqué. Ce projet est resté à l’échelle de la maquette au 1/10.

C’était une période ou la prolifération des giratoires me faisait espérer pouvoir concevoir des sculptures en adéquation avec leur environnement, participant à la vie de la cité, servant de repère ou de signal en rase campagne…
En fait une sorte de mode irrationnelle "anti-sculpture sur les giratoires" a accompagné la mode des giratoires qui n’est pas non plus toujours très rationnelle.